La Madelon


« Femme du peuple »
« Le déjeuner du soldat »
« Cette bonne lyonnaise »
« Mystère sacré d’un cœur de femme »
« Elle a reçu plus de cent mille lettres »
« Sa buvette accueillie jusqu'à mille soldats par jour »
« Ils furent des milliers à travers le monde à lui être reconnaissant »
« Les buffets de la Mère Bizolon ont fait honneur à la ville de Lyon »
« Quiconque passe par Lyon ramène un souvenir de La Mère Bizolon »
« Une des pages émouvantes de l’histoire de la charité et du patriotisme lyonnais »
« Qui ne connaît pas l’histoire de La Mère Bizolon ne connaît pas vraiment Lyon »
« Des femmes comme elles, doivent être connues et honorées par toutes les Françaises »

Les hommages rendus à La Mère Bizolon :

Musée Cadagne à Lyon
La rue Clotilde Bizolon à Lyon
Carrefour de La Madelon à Coligny
Plaque commémorative sur le parvis de la gare Lyon- Perrache
Décoration de la légion d’honneur pour service rendue à la nation
Portrait et Allée de La Mère Bizolon au Halls de Lyon Paul Bocuse
La tombe Bizolon est fleurie chaque année le 11 novembre par les anciens combattants

Marie Josèphte Clotilde Bizolon née Thévenet (1871-1940) est née le 21 janvier 1871 à Coligny. Elle est issue de La Bresse, cette ancienne province française dont la fameuse volaille sera l’une des composantes des célèbres « Bouchons lyonnais ». Mademoiselle Thévenet, pauvre bergère bressane de Verjon, allait épouser Monsieur Bizolon. Leur fils unique, Georges, naît, quant à lui, le 25 août 1891. Le couple quitte Coligny et s’installe à Lyon, dans le quartier de la gare, à Perrache, où son mari, cordonnier, établit sa boutique, 5 rue Henri IV. En 1893, à l’âge de 22 ans, elle devient veuve avec son fils unique de deux ans. En août 1914 ce dernier est mobilisé au front. Désormais seule, La Veuve Bizolon décide de participer, à sa modeste manière, au soutien du moral des troupes. Elle improvise un comptoir exposé à tout vent, formé de quelques planches et de six tonneaux de bois. Par mauvais temps, elle s’installe dans le hall de la gare de Lyon-Perrache et propose gratuitement aux soldats en transit, du café, du pain et du vin, des biscuits, du saucisson et du bouillon … et des mots de soutien. Par la suite, on lui construira un préfabriqué en bois pour installer sa buvette à l’extérieur. En remerciement, les soldats lui chantent souvent « La Madelon » par respect et par gratitude. Ce chant populaire fut créé en 1914 par Camille Robert (1872-1957) pour les soldats en permission. Il devient rapidement un chant militaire dont La Mère Bizolon en est devenue l’incarnation nationale.

Refrain:

Quand Madelon vient nous servir à boire
Sous la tonnelle on frôle son jupon
Et chacun lui raconte une histoire
Une histoire à sa façon
La Madelon pour nous n'est pas sévère
Quand on lui prend la taille ou le menton
Elle rit, c'est tout le mal qu'elle sait faire
Madelon, Madelon, Madelon !

La Madelon suscite espoir et réconfort pour tous ces jeunes gens mobilisés qu’elle considérait comme ses enfants. La Mère Bizolon est une Mère Lyonnaise à part. Sa modeste restauration à la Gare Perrache la fera entrer dans la légende. Son cœur meurtri sera celui d’une « Mère » tant aimée par ses petits protégés d’adoption. C’est également la « Mère » par excellence de tous les Lyonnais orphelins. Cette maman a su les aimer et les réconforter comme il se doit. Le Buffet que dressait quotidiennement La Mère Bizolon à la gare Perrache vaut plus qu’un long discours. Il prouve qu’une simple collation suffit à remonter le moral des troupes et à oublier les atrocités du jour.

En mars 1915, le malheur s’abat à nouveau sur La Veuve Bizolon qui n’a que quarante-quatre ans. Le sergent, Georges Bizolon, son fils unique, est tué à vingt-quatre ans. Elle avait promis à son fils qu’elle continuerait son œuvre, même s’il était tué. Elle tint parole et se lança à corps perdu pour oublier l’immense chagrin qui l’accablait.

« La Guerre m’a pris mon fils unique, dit-elle ; désormais tous les soldats seront mes fils ! »

Prématurément vieillie, celle que les soldats appellent désormais couramment, “La Maman du soldat et des plus démunis ”, remue ciel-et-terre pour trouver le financement nécessaire à la poursuite de sa tâche qui a pris chaque jour plus d’ampleur car le bouche-à- oreille avait fait son œuvre. Les soldats sont de plus en plus nombreux à se rassembler autour de sa buvette, “Le Déjeuner du Soldat “, occasion pour eux de raconter quelques bribes de leur guerre à une oreille compatissante et de recevoir des mots de réconfort.

« Une vraie Femme de France … Un groupe de ces soldats se presse autour d’un primitif buffet improvisé : deux chaises supportant une planche, des brocs contenant l’un du café fumant, l’autre du chocolat, et une brouette contenant du pain et la provision de chocolat, de café et de sucre, ainsi qu’un panier rempli de vieux bois et de tasses dépareillées. Ce buffet en plein vent est tenu par une frêle petite créature, une femme du peuple, en vêtements de travail : tablier bleu, fichu noir, pas de chapeau. C’est Madame Bizolon. Elle est là depuis quatre heures du matin, et jusqu’à midi … elle distribue des boissons chaudes, gratuitement, aux soldates de passage … Sa tâche terminée, la brave dame Bizolon en entreprend une autre : celle d’aller quêter en ville pour son œuvre. Car l’excellente personne n’a pas de fortune ; nous l’avons dit, c’est une femme du peuple, mais une de ces femmes au cœur de mère, bonne, généreuse, sensible à la souffrance d’autrui, calme et forte dans l’accomplissement du devoir qu’elle s’est imposé, inspirée seulement par le souvenir de celui qu’elle adorait, de son cher fils qu’ils lui ont tué là-bas ! « Oui, c’est pour lui que je viens ici tous les matins » dit-elle, et, à travers ses larmes, filtre un sourire pour les soldats qu’elle continue d’inviter : « Venez, venez, mon brave petit chasseur : chocolat, café ? … Non, ici on ne paie pas … » Article de Marcel d’Acanthe dans un journal local de 1917

Devant la gare de Perrache, la Mairie fait construire un abri en planches et en zinc, avec un comptoir extérieur, un guichet et une cheminée pour accueillir l’énorme cafetière. La Mère Bizolon devient désormais l’une des figures les plus populaires de la capitale des Gaules. Sa générosité et son engagement dépassent les frontières et résonnent sur le sol français. On publia par millier des cartes postales on l’on voit cette Mère Lyonnaise d’exception en action. Une buvette est un préfabriqué provisoire, La Mère Bizolon y servit pendant la guerre un verre, une soupe, du café, du thé, du chocolat, du pain et des gourmandises. Les bouillons et saucissons de La Mère Bizolon ne seraient pas qu’une légende. Les soupes à l’oignon qu’elle servait aux soldats, étaient « monnaie courante ». Tout comme dans les « Bouchons Lyonnais », les assiettes de charcuterie, un plat chaud faisaient son affaire. Rien de bien compliqué, la simplicité des lieux et les bourses démunies qu’elle incarne, ne justifiaient pas de plats élaborés.

« La Maman du soldat Madame Bizolon Des femmes comme elles doivent être connues et honorées par toutes les Françaises : La croix de chevalier de la Légion d’honneur qui vient d’être décernée à une humble femme du peuple lyonnais, Mme Bizolon, est précisément de ces distinctions justement méritées qui recueillent l’approbation unanime. Il n’était, pour s’en rendre compte, que d’assister hier, au défilé d’anciens soldats reconnaissants qui, durant toute la journée, dès la bonne nouvelle connue, ne cessa d’emplir de son animation joyeuse l’étroite boutique de la rue Henri-IV … L’œuvre de Mme Bizolon est une des pages émouvantes de l’histoire de la charité et du patriotisme lyonnais durant la Grande Guerre ... Mais l’activité charitable de la « Maman du Soldat » ne s’arrête pas là. Il est d’autres misères encore à soulager. C’est désormais dans les hôpitaux que, chaque jour, Mme Bizolon se rendra, apportant aux blessés et surtout aux aveugles, le réconfort de ses affectueuses visites et de son inlassable bonté. Le nombre de soldats que durant cinq ans Mme Bizolon réconforta de la sorte est d’environ mille par jour. Avec quelles ressources put-elle obtenir ce magnifique résultat ? La « Maman du Soldat » consacra d’abord à son œuvre son allocation journalière et le fruit de son travail, puis elle y intéressa quelques personnes, des voisins de quartier, des clients, des amis. Du hasard, enfin, lui vînt une aide puissante. … Les milliers de soldats auxquels elle s’est dévouée lui en ont gardé une reconnaissance émue. Beaucoup lui écrivent encore ! Elle a reçu ces dernières années plus de cent mille lettres ! D’autres viennent la voir et l’embrassent comme une maman. » Article d’un journal local

« Profil lyonnais Pour parler, comme elle le mérite, de cette bonne Lyonnaise, si grande et pourtant si simple, dans sa tenue modeste de femme du peuple, il nous faudrait un cadre beaucoup plus vaste que celui de ces rapides esquisses, forcément incomplètes. Mais rassurons-nous : point n’est besoin de retracer l’histoire si touchante de cette œuvre toute de dévouement : « Le Déjeuner du Soldat » fonctionna durant toute la guerre à la gare Perrache ; Mme Bizolon, non seulement, en fut l’instigatrice généreuse, mais aussi, la bonne fée, prodiguant jusqu’au dernier jour, sa peine et ses maigres ressources aux militaires de passage dans notre ville. Il y a cependant, des gestes si jolis, que l’on éprouve toujours, même après tant d’autres, l’obligation d’en souligner encore la beauté. D’ailleurs Mme Bizolon … peut-elle être insensible à l’hommage de « Guignol » … puisque « Guignol » est le meilleur ami de « Gnafron* » ? Article du Journal Guignol du 26 mars 1921
*Gnafron est une marionnette lyonnaise, compagnon de Guignol. Dans certaines pièces du répertoire classique, il est le père de Madelon. C’est aussi l’emblème des « Bouchons Lyonnais » tout comme La Mère Bizolon est devenue la mythique Madelon Lyonnaise.

« Elle remplit son panier de provisions et de friandises, elle se charge de grosses cafetières, de cruches, de thé … et la voici à la gare de Perrache, guettant les trains de soldats, courant d’un compartiment à l’autre, distribuant, versant. Sitôt la provision épuisée, elle repart se ravitailler et revient en toute hâte. Jour et nuit elle est là. Quand se repose-t-elle ? Où trouve-t-telle tout ce qu’elle donne … ? Mystère sacré d’un cœur de femme, d’une tendresse de mère élargie, exaltée à la mesure de la détresse immense ! … Ainsi la gare de Lyon-Perrache fut, de 1914 à 1919, un des « buffets » privilégiés pour les blessés et les soldats en route. C’est l’œuvre, cela, de Mme Bizolon. Constamment, elle l’a animée de sa présence infatigable, de sa ferveur secourable. Cette abnégation spontanée, jaillie des entrailles d’une maman meurtrie à mort … pour la France, ne mérite-t-elle pas d’être soulignée d’un trait rouge ? Elle ne demande rien … Raison de plus pour que, avec la Municipalité, avec M. le Préfet du Rhône, avec tous ceux qui ont vu ce persévérant miracle de piété maternelle, nous demandions que l’étoile des braves se fixe enfin sur ce cœur … » Journal le Progrès de Lyon dans 1930

« La Mère Bizolon » est désormais l’une des figures les plus populaires de la capitale des Gaules. Entre les deux guerres, elle continua à exploiter sa boutique. On y vient de loin rencontrer ce mythe décoré de la Légion d’Honneur. Par dizaine de milliers les soldats venu du monde entier on été servi en quelques années par La Mère Bizolon. Les américains, anglais, canadiens … tous les soldats alliés de passage à la gare de Lyon-Perrache sont internationalement reconnaissant. Des milliers de cartes postales circulaient à travers le monde en souvenir de cette mythique Mère Lyonnaise.

« Quiconque passe par Lyon ramène un souvenir de La Mère Bizolon »

Une Figure Lyonnaise : La « Maman » Bizolon Lyon, 31 décembre. – La ville de Lyon entière est heureuse de voir que le Gouvernement de la République vient d’épingler le ruban rouge de la Légion d’honneur au corsage de Mme Bizolon … La nouvelle « chevalière » de la Légion d’honneur, à coup sûr la première cordonnière à qui l’on attribue le ruban rouge, a reçu le tout avec de vives et sincères preuves dans sa boutique de la rue Henri-IV. Sa modestie n’en sera point troublée. C’est un enfant de son quartier, un « gône » de Perrache qui, par la grande voix de l’Echo de Paris, lui exprime un très respectueux hommage. J. C.

Les œuvres de bienfaisance de Clotilde contribuent à véhiculer sa popularité grandissante. Après la Première Guerre Mondiale, et suite à sa dévotion auprès des soldats, Clotilde devient une célébrité grandissante dans le cœur des Lyonnais. Pour survivre, La Mère Bizolon n’a pas d’autre choix que de continuer son métier dans l’ancienne cordonnerie de son mari. Sa boutique qui était à la fois la plus modeste de Lyon et l’une des plus célèbres de France.

« Dimanche 5 janvier 1930 La Leçon des faits La « Maman des Soldats » Une ancienne bergère de Verjon La croix de chevalier de la Légion d’honneur vient d’être décernée à une femme du peuple à Lyon, Mme Bizolon … Son œuvre est une des pages les plus émouvantes de la charité et du patriotisme lyonnais … Cette humble femme, veuve depuis 1893 et mère d’un enfant que la guerre ravira, entreprit, de sa propre initiative et sans ressources que celles qui lui vinrent plus tard de quelques voisins, de ravitailler gratuitement les petits soldats passant par la gare de Perrache pour aller à la guerre. Dès le 11 août 1914, à 3 heures du matin, elle quitte son domicile, poussant une brouette sur laquelle se trouvent des arrosoirs contenant du café et du chocolat. Elle s’installe sur un quai de la gare et distribue ses provisions aux soldats que les trains, presque sans arrêt, amènent sous le vaste hall. Chaque jour désormais, durant cinq ans, elle agira de même. Dans l’après-midi et la soirée, elle se rend dans les hôpitaux pour visiter les blessés ; elle quête dans son quartier les besoins de son œuvre. - elle prépare ses provisions de pain, de café, de chocolat, et , tous les matins, dès quatre heures, on peut la voir sous le hall de la gare, occupée, devant une organisation rudimentaire – une planche supportée par deux chaises – à servir des bols fumants. Souvent les soldats lui offrent quelque argent, mais elle refuse. Ce n’est pas à ceux qui vont se battre, de payer. Et bientôt, la « Mère Bizolon » est populaire dans toute l’armée, car les soldats, reconnaissants, se le disent les uns aux autres, de l’accueil qui leur est fait à leur passage à Lyon par la « Maman des soldats ». Mme Bizolon est originaire de notre département. Elle était, dans son enfance, une pauvre bergère de Verjon. » Un camarade de l’Archevêque de Paris

En septembre 1939, à la Déclaration de la Guerre, « La Mère Bizolon » rouvre sa buvette légendaire à la gare de Perrache et installe son modeste buffet. On peut lire sur le fronton :

« Déjeuner gratuit du soldat chez La Mère Bizolon »

A soixante-huit ans, elle qui avait déjà « raccroché le tablier » de son célèbre buffet, reprend aussitôt du service. Le cœur débordant d’amour, la grosse cafetière est repartie comme en 14. Mais « La Madelon » de la guerre de 14/18 est fatiguée. Tous les matins, « la Maman des Bidasses » s’efforce de se mettre au service des soldats de passage, eux que l’on appelle davantage, « les Poilus ». Vin chaud, café, bol de bouillon, du pain, chocolat, thé, biscuits et autres provisions de réconfort suivant l’apport des heureux donateurs ... C’est reparti « comme en 40 », dira-t-on plus tard. Maintenant, les dons de la population lyonnaise affluent à son nom et les subventions de la Municipalité la tiennent à l’abri des besoins et des démarches quémandeuses. Mais ses jambes commencent à la trahir et lui rendent difficiles les trajets et la station debout.

Malgré sa fatigue et une santé chancelante, La Mère Bizolon, qui va bientôt avoir soixante-neuf ans, rouvre quotidiennement sa buvette à la gare de Perrache, offrant aux soldats son réconfort comme une mère attentionnée à l’écoute de ses enfants. Le 29 février 1940, Mme Bizolon est agressée chez elle par un inconnu. Transportée à l’Hôtel-Dieu, elle y décède le 3 mars 1940. Son assassin ne sera jamais retrouvé.

Le lendemain, en face de l’Hôtel Terminus, le « Déjeuner du Soldat » est fermé. Sur le toit, flotte le drapeau tricolore, barré d’un large crêpe de deuil. Le Président des Anciens Combattants, les Conseillers municipaux, des milliers de personnes viennent s’incliner devant sa dépouille. L’émotion soulevée à Lyon est immense, elle sera longue à s’apaiser. Sans doute, est-ce sa générosité légendaire qui l’avait fait imaginer plus riche qu’elle n’était… Ou peut-être l’acte d’un déséquilibré.

Clotilde Bizolon fut une sainte laïque, la petite sœur des pauvres et des soldats et sa fin, celle d’une martyre. Ses funérailles, prises en charge par la ville de Lyon, sont célébrées le 7 mars 1940 en la Basilique Saint-Martin-d’Ainay. Une foule considérable, en présence du Président Édouard Herriot (1878-1957), est venue lui rendre un dernier hommage. La messe d’enterrement est célébrée par le Cardinal, Archevêque de Lyon, Pierre Gerlier (1880-1965), primat des Gaules qui, plus tard, sera reconnu Juste, parmi les Nations, par l’État d’Israël.

Après la Seconde Guerre Mondiale, une plaque commémorative est apposée en gare de Lyon-Perrache. Plus tard, la ville de Lyon donnera son nom à une rue du 2ème arrondissement, « rue Clotilde Bizolon ».

« Ce samedi 8 mars 2014 étant la journée des Droits des Femmes, c'est fort justement que le Président de l'Association, "Ceux de Verdun", a choisi cette date pour rendre hommage et déposer une gerbe sur la tombe de Clotilde Bizolon, surnommée «La Maman des Poilus", au nouveau cimetière de la Guillotière. Cinq drapeaux d'Associations patriotiques ont rendu les honneurs, tous les participants ont observé une minute de silence. Lorsque la tombe de Clotilde Bizolon fut en fin de concession, l'Association " Ceux de Verdun " a demandé à la Mairie de Lyon de perpétrer cette concession. C’est ainsi que tous les ans, au 11 novembre, sa tombe est fleurie. »

La Mère Bizolon est l’incarnation du dévouement lyonnais au cours des années folles. Tenant son comptoir exposé à tous les vents, cette femme remarquable, décorée de la Légion d’honneur, a marqué son temps. La capitale mondiale de la gastronomie a, comme personnage d’exception, celle qui deviendra une figure internationale auprès des soldats : La Madelon. Sa modestie offrant un art culinaire simplissime comme réponse à une situation grave, donne à cette grande dame lyonnaise un destin hors du commun. Sa buvette légendaire l’a fait entrer dans l’Histoire des mythiques « Mères » lyonnaises. Les Buffets de Clotilde sont appréciés par les Américains en transit, « Les Bidasses ». La cantine improvisée de cette « Femme du peuple » est hors du commun. La cuisine de notre icône nationale sera incarnée par « Le Déjeuner du Soldat ». Les biscuits, saucissons et bouillons de La Mère Bizolon ne sont pas une légende. Le cœur et le coq Français sont l’emblème de cette : « Femme patriotique au grand cœur ». La Mère Bizolon, c’est l’état d’esprit qui règne dans ces buvettes, guinguettes, cantines et bouchons lyonnais, lieux qui vont bien au-delà de la simple gastronomie ou restauration. Ils sont un art de vivre franchouillard qui combine la dureté de la vie et la fragilité des êtres. Des lieux dépositaires de la mémoire commune. Des lieux de passage chargés d’Histoire. Lieux éphémères aux couleurs de la richesse humaine. Lieux de convivialité, le dévouement des Mères lyonnaises ne pouvait être mieux incarnée que par La Mère Bizolon. Qu’hommage lui soit rendu.

Baron de Reyvialles

Livres sur La Mère Bizolon® Lyonnaise disponibles aux Éditions créer : www.edicreer.com

Tous droits réservés pour tous les documents.

Toute reproduction partielle ou totale du contenu de ce site est interdite sans l'accord écrite du propriétaire.

Aucune partie des ouvrages ne peuvent être reproduit par quelque moyen que ce soit, sans autorisation écrite de l’éditeur.

Contact : mereslyonnaises@gmail.com